Et pendant ce temps-là, en Suisse alémanique…

Et plus précisément à Zurich, une association d’auteurs suisses de fantasy (« Verein Schweizer Phantastikautoren »)1 a vu le jour en juin 2015, sous l’impulsion de quatre jeunes auteures : Nina Egli, Dorothe Zürcher, Julie Fritsche et Tamara Guidolin.

Nous avons rencontré sa présidente à la « Brasserie Federal », à côté de la gare de Zurich, repaire de l’association.

  • Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Nina Egli, je suis IT Security Tester, je travaille à Zurich et j’écris sous le pseudonyme de « Carmen Capiti ». Trois de mes romans ont déjà été publiés : deux de fantasy et un de cyber punk, et j’ai fondé l’année passée cette association avec trois autres auteures.

  • Quelle est l’histoire de la fondation de l’association ?

Nous quatre, qui avons fondé l’association, nous sommes toutes membres d’un forum allemand dédié aux auteurs de fantasy2. Nous nous connaissons de là. Nous avons créé une table ronde suisse et nous voulions organiser ensemble une lecture publique. C’est alors que je me suis demandé pourquoi nous n’organiserions pas de tels événements ensemble. Ça m’a donné l’idée de l’association, afin de faire ça de manière plus « professionnelle ».

 

  • Combien comptez-vous de membres actuellement et combien d’entre eux sont des auteurs ?

Nous sommes à présent 36. Que signifie « auteurs » ? Ce sont tous des auteurs, mais ils n’ont pas tous été publiés. Il y en a quelques-uns qui ont fait de l’auto-publication, d’autres qui ont été publiés par des maisons d’édition, d’autres encore qui font actuellement des pauses dans l’écriture à cause des études ou qui débutent… C’est très divers.

  • Comment avez-vous fait connaître l’association ?

De diverses manières : tout d’abord, nous sommes allées chercher quelques personnes du forum allemand. Ensuite, comme je suis assez impliquée dans le monde suisse de la fantasy, notamment via le jeu de rôle grandeur nature, nous avons fait un peu de pub là aussi. Nous avons également créé une page Facebook3. Enfin, il y a les événements publics : tout d’abord, nous sommes allés au Beaumonde4, qui nous a permis de récolter plusieurs nouvelles inscriptions. Suite au Fantasy Basel5, nous avons également accueilli beaucoup de nouveaux membres.

Je crois qu’entre-temps les gens ont aussi plus osé s’inscrire : au début, beaucoup ont entendu parler de nous, mais n’osaient pas s’inscrire, simplement parce qu’ils pensaient eux-mêmes ne pas être des auteurs, car ils n’avaient pas encore été publiés. Mais pour nous, chaque personne qui écrit est un auteur. Et lorsque les gens peuvent parler avec nous, sur un stand, ils le comprennent.

  • En général, les membres écrivent-ils plus de la fantasy, de la science-fiction ou les deux ?

Il y a beaucoup plus de fantasy pour le moment, surtout parmi les auteurs publiés. Nous en avons aussi plusieurs qui écrivent de la SF, mais leurs écrits n’ont pas encore été publiés ou alors seulement des histoires courtes. De manière générale, la part de fantasy est beaucoup plus importante. Je pense que la SF est beaucoup plus présente sur la scène romande : j’ai le sentiment qu’ici la SF est « morte ».

  • L’association est-elle très active ?

Oui, nous avons déjà participé à quatre ou cinq événements comme le Fantasy Basel. Là-dessus, il y a les lectures publiques : nous en avons organisé deux, mais ce sont surtout des connaissances à nous qui y ont assisté, nous n’avons malheureusement pas réussi à attirer d’autres personnes. Il y a aussi les événements privés : une table ronde une fois par mois et des lectures organisées chez des particuliers. Lors de ces tables rondes, chacun qui le souhaite peut lire une courte scène et il reçoit ensuite un feedback. Nous avons beaucoup de membres et il y a beaucoup d’échanges aux tables rondes : visiblement, le besoin était là ! Je crois aussi que cela aide les gens : écrire est une activité solitaire et c’est beaucoup plus facile quand on peut avoir un échange avec des personnes qui vivent la même chose.

Si cet article vous a donné des idées mais que vous ne maîtrisez pas suffisamment la langue de Goethe, nous vous rappelons l’existence, de ce côté-ci de la Limmat, des « Mercredis de la SF »6 , l’occasion pour tous les passionnés de SF, qu’ils soient auteurs ou lecteurs, de venir partager leurs découvertes et leurs idées !

Annabelle


4 www.beaumonde.ch, 5 et 6 septembre 2015, Das fantastische Comicspektakel

5 www.fantasybasel.ch, du 5 au 7 mai 2016, The Swiss Comicon

6 Les mercredis de la SF ont lieu toute l’année : le premier mercredi du mois au restaurant L’Harmonie, à Genève, et le 3ème mercredi du mois au restaurant Le Milan, à Lausanne. Tout le monde y est le bienvenu et aucune inscription n’est nécessaire !