Interview d’Alexander Preuss

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Alexander Preuss et je suis né en 1974 à Aix-la-Chapelle. Dans ma jeunesse, j’ai fait une formation classique de mécanicien et je suis ensuite devenu graphiste/designer dans l’industrie du jeu. Dessiner a toujours été mon truc et je savais déjà enfant que j’aimerais en faire mon métier plus tard. Toutefois, mes parents ne trouvaient pas cette idée très bonne à l’époque… d’où la formation de mécanicien ! J’aime bien lire, surtout ce qui a trait à la science et à la science-fiction : j’en tire souvent de l’inspiration pour mes images. Je fais beaucoup de sport : ça libère la tête ! Et j’aime bien cuisiner… souvent bien trop sophistiqué pour un simple repas du soir, mais ça me plaît. Ma famille, mes amis et mes hobbies sont très importants pour moi, car on se laisse souvent happer par le travail. C’est pourquoi je saisis aussi chaque occasion d’aller dans la nature, que ce soit en moto, à vélo ou à pied. J’aime nouer de nouveaux contacts et échanger avec d’autres gens, on apprend comme ça tant d’histoires intéressantes qui souvent restent ignorées ou ne sont pas racontées… quelques-unes m’ont même inspiré pour certaines de mes œuvres.

@ Alexander Preuss – Facebook

Comment a débuté votre carrière d’artiste ?

Après ma formation de mécanicien, que j’ai faite pour faire plaisir à mon père, j’ai été engagé en tant que graphiste par une société de jeux vidéo d’Herzogenrath encore petite à l’époque : Egosoft. Peu après, j’étais déjà directeur artistique de la société et nous avions réussi avec une petite équipe à créer un jeu vidéo très populaire : « X Beyond the Frontier ». Après à peine 7 ans, j’ai changé pour aller dans la branche publicité et IT à Düsseldorf. En parallèle, j’ai commencé à réaliser sur mon temps libre des petites commandes pour des auteurs et des éditeurs qui avaient besoin, par exemple, d’illustrations de couverture pour leurs livres ou leurs CD. Jusqu’à maintenant, j’ai réalisé près de 140 couvertures de livres et de CD. Le plus gros tournant de ma carrière a été en 2005, lorsque mon travail « The broken Armistice over Abalakin » a gagné la première place dans le concours international d’art de la CGSociety1. Dès lors, j’ai reçu beaucoup de commandes internationales.

Avez-vous des modèles, des gens qui vous ont inspiré au début de votre carrière ?

Bien sûr : mes plus grands modèles sont des artistes, comme par exemple Salvador Dali, H.R. Giger, Syd Mead, Feng Zhu et Dug Chiang. Ce sont surtout Syd Mead (Blade Runner) et Feng Zhu (Star Wars) qui ont eu une grande influence sur moi.

Sur la carte de membre 2018 de l’AMDA, on peut voir une de vos créations, une image intitulée « Stone Town » : pouvez-vous nous parler de cette image ? Qu’est-ce qui l’a inspirée ??

J’ai une imagination très imagée et mes rêves en sont très imprégnés. « Stonetown » est une scène d’un rêve très agité que j’ai eu, et je voulais que cette image soit exactement comme je m’en souvenais. Elle s’intégrait parfaitement à un monde auquel j’avais déjà pensé pour un projet de livre : un roman graphique intitulé « Subspace » qui parle de voyages dans des galaxies lointaines et dans lequel le héros est à la recherche de son amour perdu. Je sais que ça peut sembler un peu kitsch à certains, mais je suis un romantique…

Carte 2019 – Alexander Preuss

Imaginez-vous une histoire pour chacune de vos images ? Sont-elles reliées entre elles par l’univers qu’elles illustrent

Bien entendu, chaque image raconte une histoire : après, ce que j’ai en tête et ce que le spectateur en retire sont souvent des choses différentes… Pour les commandes, je m’en tiens aux consignes de l’auteur ou de l’éditeur, même si on m’accorde souvent une grande marge de manœuvre. Pour mes œuvres personnelles, c’est bien sûr autre chose, car j’ai toujours une petite histoire derrière la tête lorsque je dessine quelque chose. Comme je l’ai déjà dit, je travaille depuis des années sur un Artbook/roman graphique pour lequel je réalise beaucoup de dessins.

Je ne suis malheureusement pas un bon écrivain, raison pour laquelle je suis toujours à la recherche d’auteurs qui sont prêts à écrire de petites histoires pour le roman graphique : j’ai déjà pu en enthousiasmer quelques-uns pour le projet ! En principe, j’aimerais stimuler l’imagination de chaque personne qui regarde mes images, c’est pourquoi j’aime l’idée que chacun puisse s’imaginer sa propre petite histoire.

Vous travaillez dans la conception de jeux vidéo2 : quel est votre rôle en tant que directeur artistique ? A quel moment de la conception du jeu intervenez-vous ?

Comme dit plus haut, j’ai participé très tôt (1994) aux premiers projets d’Egosoft et j’ai également réalisé de petits travaux graphiques pour d’autres sociétés de jeux. Cependant, c’est seulement devenu intéressant en 1996, lorsque nous avons commencé un jeu de l’espace pour lequel je dirigeais la création de l’univers entier. J’ai conçu chaque vaisseau, chaque race alien, toutes les animations et les cut scenes, ainsi que tous les arrière-plans pour ce jeu. Ça a été mon premier vrai travail de directeur artistique et j’ai eu beaucoup de plaisir à le faire. A part une petite pause artistique dans l’industrie de la publicité, j’ai conçu pour Egosoft presque tous les jeux au niveau graphique.

Vous travaillez beaucoup sur informatique, mais il vous arrive aussi de créer de manière plus traditionnelle sur différents supports : pouvez-vous nous dire quelques mots de ces autres créations ? Qu’est-ce qui vous pousse à (re)venir à des supports matériels ?

Je ne serais pas un véritable artiste, si je me limitais à un support ! Pour moi, il s’agit toujours de trouver le moyen qui permettra d’arriver à un bon résultat avec différentes techniques. Dans la branche du jeu, on est limité aux moyens digitaux, mais dans mon temps libre, j’essaie presque tout pour savoir si ça me plaît ou non. Ou plutôt, pour voir si j’arriverais peut-être même à de meilleurs résultats avec une autre technique. Et il ne faut pas oublier que beaucoup de collectionneurs aiment mieux posséder un original qu’une simple impression digitale.

Vous avez été exposé à la convention de SF de Dortmund en 2011 : êtes-vous un habitué des conventions de SF ? Vous arrive-t-il d’y aller comme simple visiteur ?

Pas aussi souvent que je le voudrais. J’aime les conventions : les gens sont libérés là-bas et ils réalisent simplement leurs fantasmes. C’est quelque chose qui me manque souvent un peu dans la vie de tous les jours.

Dortmund a été mon premier vernissage officiel et un grand succès puisque j’ai vendu toutes mes œuvres exposées. Je prévois déjà pour la prochaine Comicon en Allemagne un petit stand où vendre mes œuvres. On va voir comment ça se passe : c’est encore nouveau pour moi !

En tant qu’artiste, y a-t-il un projet qui vous tient à cœur et que vous n’avez pas encore pu réaliser ?

Oh, il y en a quelques-uns que j’ai prévus ou que j’essaie de réaliser. Mon projet le plus important en ce moment est mon Artbook que j’aimerais financer avec l’aide des fans via le financement participatif. La deuxième chose importante est un court film d’animation que j’aimerais réaliser avec un ami de Russie. Il fait la musique et moi les animations. Nous avons déjà travaillé ensemble en 2013 à un court métrage et le résultat était vraiment bon3.

Annabelle Amsler – Article paru dans le D’Ailleurs Info 32, 2019.

1 http://www.cgsociety.org/

2 A. Preuss est lead artiste, directeur artistique et superviseur FX chez Egosoft GmbH. Il a notamment travaillé sur le jeu « X Rebirth », sorti en 2013.

3 « Homeland » : https://www.youtube.com/watch?v=MFcQj4amMFo

2069 : Le premier film suisse de SF

L’occasion est belle, en 2019, de commémorer les 50 ans de la sortie de 2069 – oder dort, wo sich Futurologen und archäologen gute Nacht sagen (« 2069, ou le lieu où les futurologues et les archéologues se disent bonne nuit »), film pionnier de la science-fiction suisse. Ce moyen-métrage de 40 minutes représente le troisième et dernier épisode de Swissmade, réalisés en 1968 par de jeunes réalisateurs suisses prometteurs : Yves Yersin (avec Der Neinsager), Fritz Maeder (Alarm) et Fredi M. Murer, pour ce 2069.

Le scénario, teinté de cynisme et d’ironie, présente une visite diplomatique de la Suisse de 2069 par un extraterrestre en combinaison futuriste. Venu d’on ne sait où, l’étranger se montre à l’écoute des habitants de cette Suisse très propre en ordre et réglée comme du papier à musique. Un être, il faut le dire, sorti tout droit de l’imagination on sait combien fertile et dérangeante, de HR Giger, qui s’est largement investi dans le film.

© Doris Quarell

Dans cette anticipation politique, la Confédération se voit dirigée par une entité invisible et informatique, le « Brain Center », à laquelle l’ensemble des citoyennes et citoyens se retrouvent personnellement connectés. Tous peuvent s’adresser à ce cerveau central par des bornes téléphoniques et ce dernier décidera à leur place du contenu de leur vie, de leur relation du jour. En fait, de leur rôle à jouer dans ce pays. Une forme de « démocratie totale » où, par la collecte de toutes les données existantes, un programme décide ce qui doit être – avec justice et équité, bien entendu, et du moins dans les formes.

Le rythme biologique de ces « citoyens intégrés » se voit quant à lui accéléré : les enfants – fabriqués par le Brain Center – commencent la vie à 7 ans et la terminent à 41. Quant aux contestataires, on les retrouve aussi, mais bien à l’écart. Parqués dans des réserves, ils ont le droit d’exister comme bon leur semble, tant qu’ils ne tentent pas de sortir de leur espace dévolu. Un consensus totalitaire à la Suisse en quelque sorte.

© Doris Quarell

Filmé dans un style documentaire, 2069 se veut très contemplatif, avec pour seuls dialogues les explications et descriptions de cette Confédération 2.0 données par les protagonistes rencontrés par l’alien. Le calme et la fausse quiétude qui en découlent dévoile en réalité une critique assez radicale des instances politiques de notre pays. Critique crédible également, notamment par la conservation des décors authentiques, allant de pair avec un discours conservateur et anti-étrangers. Il faut dire que la vague de 1968 est passée par là, avec son refus sans concession des normes et des carcans. Le sociologue du cinéma Olivier Moeschler rappelle également que Swissmade représente la toute première production helvétique subventionnée – et ce par une banque suisse qui fêtait alors ses 100 ans. Le discours anti-système qu’il contient n’en ressort que plus subversif. Et ambitieux.

Contacté par courriel pour obtenir une copie de son film, Fredi Murer nous avertit : «N’oubliez pas, le film a été créé il y a 50 ans et dans un refus provocateur de la dramaturgie narrative des films classiques de l’époque. Avec le recul, j’ai échoué, mais au final, cela reste honorable. » « Honorable » sous le prisme cinématographique sans doute, mais avec un regard orienté science-fiction, le résultat se montre bien plus intéressant. 2069 représente la première incursion importante du cinéma suisse dans le domaine de la science-fiction. Rien de moins. S’il sort la même année que Gaudeamus Stellis, court-métrage de Raymond Favre, Pierre Versins et Pierre Strinati, la diffusion, la publicité et l’impact du film de Fredi Murer apportent à 2069 une véritable dimension nationale. Une œuvre pionnière et, en cela, très réussie. Absente du fonds de la Maison d’Ailleurs, l’œuvre y fait son entrée par l’AMDA, qui lui fait don de sa copie. 2069 y méritait incontestablement sa place.

Vincent Gerber – Article paru dans le D’Ailleurs Info 32, 2019.

Fredi M. Murer, 2069 – oder dort, wo sich Futurologen und archäologen gute Nacht sagen, 1968.

Pour une analyse détaillée du film, lire Olivier Moeschler, « 2069 dans le « nouveau cinéma suisse » : OVNI ou reflet de la société ? », in Gianni Haver & Patrick J. Gyger, De Beaux Lendemains ?, éd. Antipodes, 2002.

Publication de la correspondance entre Pierre Versins et Jacques Bergier

Joseph Altairac a enfin publié le deuxième volume de son anthologie sur Jacques Bergier, L’aube du magicien, qui contient une correspondance échangée avec Pierre Versins, fondateur de la Maison d’Ailleurs. Le premier volume avait été présenté le 22 novembre 2008 à la Bibliothèque-médiathèque de Saint-Germain-en-Laye, lors d’un colloque accompagné d’une petite exposition organisés par Jean-Luc Rivera à l’occasion du trentième anniversaire de la mort de Bergier. Il aura donc fallu attendre huit ans pour que la suite soit publiée, de façon tellement discrète qu’on a bien failli passer à côté ! Comme le premier, ce deuxième volume reprend le « format Planète », c’est-à-dire 20 x 17 cm avec une deuxième partie sur papier jaune, qui contient cette correspondance (1955-1965). Jacques Bergier (1912-1978) et Pierre Versins (alias Jacques Chamson, 1923-2001) avaient au moins trois points communs : l’amour de la SF, un internement dans les camps de concentration nazis et, malgré cela, un solide sens de l’humour. On lit avec plaisir cet échange de lettres où les deux compères s’échangent leurs trouvailles, leurs impressions et savourent chaque reconnaissance de la SF de la part d’une institution officielle ou commerciale.

Philippe Marlin (éditeur, à gauche) et Joseph Altairac (auteur), lors de la présentation du premier volume de « L’aube du magicien », le 22 novembre 2008 à Saint-Germain-en-Laye. Photo: Bruno Mancusi

Malheureusement, cette belle amitié se termine brutalement. Versins, qui avait accueilli avec enthousiasme Le matin des magiciens de Pauwels et Bergier (lettres du 29 novembre 1960, p. 390 et du 26 mai 1961, p. 393) et le premier numéro de Planète (lettre du 23 septembre 1961, p. 396), change d’avis et refuse dorénavant d’être publié dans Planète, « qui pour moi n’est pas une entreprise honnête » (lettre du 5 novembre 1964, p. 401). Réponse cinglante de Bergier, le 29 janvier 1965 : « Considérez les relations entre nous comme définitivement rompues à l’avenir ». Martine Thomé (compagne de Versins et membre d’honneur de l’AMDA) tentera en vain de recoller les pots cassés. L’Encyclopédie de l’utopie, des voyages extraordinaires et de la science fiction de Versins (2e éd., L’Âge d’Homme, Lausanne 1984, p. 674) contient une virulente critique de Planète qui se termine par : « nous avons été publié deux ou trois fois dans « Planète », sans notre assentiment, contre notre gré et sans être payé ni recevoir un exemplaire justificatif. » Pourtant, Versins, dans sa lettre du 23 septembre 1961, propose à Bergier de publier L’enfant né pour l’espace dans Planète et, le 21 novembre 1961, il écrit : « Je suis en train de vous concocter un article genre Napoléon apocryphe pour Planète, sur Ignis (…) » À l’inverse, on lit dans Planète n° 20, janvier-février 1965, p. 90 : « L’un des fanzines baptisé « Ailleurs » mérite une mention spéciale : il tire à 222 exemplaires, et ce depuis 1957. Il publie des numéros spéciaux et des « Cahiers d’Études ». Pierre Versins, son directeur, est une des autorités européennes en S.-F. Sa culture dans ce domaine est immense et l’on trouve fréquemment dans « Ailleurs » des études originales sur des écrivains oubliés ou inconnus. (…) » Au lecteur de se faire une opinion…

Bruno Mancusi – Article paru dans le D’Ailleurs Info 32, 2019.

Joseph Altairac, Jacques Bergier, l’aube du magicien, vol. 2, L’Œil du Sphinx, Paris 2016, 426 p. (la correspondance occupe 135 p.). La Maison d’Ailleurs possède elle aussi une correspondance Versins-Bergier, mais Joseph Altairac n’a utilisé que celle présente dans les archives Bergier.

Dans les Alpes avec Tolkien

JRR Tolkien – © Pamela Chandler Photography Collection Arenapal

Beaucoup d’entre nous se sont émerveillés des images du Seigneur des Anneaux lors de sa sortie sur les écrans en 2001. Si son réalisateur Peter Jackson a choisi pour représenter la Terre du Milieu de filmer les paysages de sa Nouvelle-Zélande natale, il se pourrait que Tolkien lui-même se soit plutôt inspiré, en plus de la Grande-Bretagne, de nos Alpes nationales. De sources sûres, le jeune Anglais a traversé les Alpes à pied en 1911, à l’âge de 19 ans, et ce durant un mois, en compagnie d’une dizaine de personnes… Ça vous rappelle quelque chose ? L’épisode lui aurait en tout cas, selon ses dires, inspiré quelques épisodes et lieux du voyage de Bilbon entre Fondcombe et les Monts Brumeux, ainsi qu’une partie du périple de la Communauté de l’anneau.

Parti des Alpes bernoises, le petit groupe a décidé d’aller d’Interlaken à Zermatt, soit 74 km à vol d’oiseau, mais une sacrée trotte en randonnée et sac à dos ! Une des premières escales marquantes : la vallée de Lauterbrunnen, où une cascade aurait inspiré à l’écrivain en devenir le décor de la demeure d’Elrond. Non loin, la vue du mont Silberhorn (voir photo ci-dessous), dans l’Oberland, avec sa forme de pyramide, aurait profondément marqué Tolkien, qui l’a gardée en mémoire au moment de décrire le Celebdil, le pic où Gandalf combattra le Balrog. Plusieurs dessins réalisés par Tolkien pour illustrer ses écrits montrent en tout cas des parallèles évidents avec les paysages traversés à l’époque.

Silberhorn – © Hotel Silberhorn Wengen

Le groupe se rend ensuite à Grindelwald, traverse le col du Grimsel, monte au glacier d’Aletsch, y contemple l’étendue géante de glace, avant de gagner Zermatt. Parmi les péripéties du périple relaté dans une de ses lettres à ses fils, Tolkien raconte comment il a failli tomber dans une crevasse. Un événement vécu plus tard par Bilbon, dégringolant le long de pierres jusque dans la forêt de pins, où le hobbit et les nains affronteront les Wargs avec l’aide de la magie de Gandalf.

Popularité du livre oblige, on ne sera pas surpris d’apprendre qu’une agence de voyage propose de refaire une partie du trajet en montrant les éléments du décor repris dans l’œuvre de Sir Tolkien. De quoi trouver peut-être vous aussi l’inspiration littéraire par l’effort – et la grâce majestueuse des paysages alpins.

http://www.surlestracesdetolkien.sitew.ch

Voir aussi le « Couleurs d’Eté » du 5 août 2016 sur www.rts.ch.

Vincent Gerber – Article paru dans le D’Ailleurs Info 32, 2019.

Mise à jour bovine

Alors que les objets connectés deviennent chaque jour un peu plus intrusifs dans la vie de tout un chacun, réalisant peu à peu la société décrite par Wells dans son roman dystopique (ou utopique…) « 1984 », il arrive parfois que le technophile moyen se retrouve face à un objet qui lui fasse se demander ce qui a bien pu passer par la tête des créatifs.

La banane connectée

Lors du marathon de Tokyo en 2015, les participants se sont vu remettre une banane (le fruit, pas la sacoche des années 90) sur laquelle s’affichait leur rythme cardiaque, et qui leur relayait les messages d’encouragement postés sur les réseaux sociaux. Ces bananes 2.0 s’inscrivaient dans le cadre d’une campagne publicitaire de la firme Dole.

Le biberon connecté

Avec le biberon de la marque Slowcontrol, fini les coliques causées par l’ingestion d’air pendant que bébé tète. En effet, le biberon vous prévient lorsque l’inclinaison n’est pas optimale. Il est aussi capable de détecter si un grumeau bouche la tétine, des fois que les hurlements de frustration de votre petit dernier ne vous aient pas alertés.

La couche connectée

Une fois que bébé a bien mangé (et qu’il n’a pas de coliques grâce à son biberon high tech), comment savoir s’il faut le changer ? Certains parents rétrogrades vous diront le bruit et l’odeur. Cependant, vous pouvez aussi être prévenu sur votre smartphone grâce à l’application Tweet Pee, qui, reliée via Bluetooth au capteur que vous aurez préalablement installé sur la couche de votre rejeton, vous fera savoir que la couche est pleine.

Le chat connecté

Que fait votre chat quand vous n’êtes pas là ? A part manger et dormir (mais ça il le fait même quand vous êtes là) ? Découvrez-le grâce à Castacam, une caméra embarquée sur votre matou qui prendra une photo et la diffusera directement sur Instagram à chaque fois qu’elle arrive à se connecter à un réseau Wi-Fi.

Les talons haut connectés

Alors que les chaussures de sport connectées font déjà partie du passé, voici les talons hauts connectés. Cette fois-ci il ne s’agit pas de compter les pas, ni de calculer la pression du talon sur sol meuble, un jour de pluie, alors qu’il fait 10° et que ce maudit bus n’arrive toujours pas. Non, les talons connectés résolvent enfin l’épineux problème d’accorder sa tenue à ses chaussures, ou l’inverse. Recouvert d’un écran à encre électronique, on peut en quelques clics en changer le motif et la couleur. Il ne s’agit malheureusement pour l’instant que d’un projet qui est encore à la recherche d’investisseurs sur la plateforme de financement participatif Indiegogo.

Le support à rouleau de papier de toilette connecté

Que c’est rageant de se retrouver face à un rouleau de carton vide au moment fatidique ! Cependant, grâce au support à rouleau de papier connecté, vous serez averti sur votre smartphone que le rouleau est fini, et ce grâce à un capteur infrarouge monté dans le socle capable de détecter que vous n’avez plus de papier. Bref, encore une victoire de cyber-canard.

La vache connectée

Enfin, justifiant le titre de cet article, la vache du futur, présentée lors du Salon de l’Agriculture de Paris en 2017, sera connectée. Grâce à un collier, l’éleveur sera capable de suivre les déplacements de chacune de ses bêtes via le GPS embarqué, mais aussi la température de l’animal, sa production de lait, et si elle aime Francis Lalanne (cette dernière information reste à confirmer).

La SF sur les écrans – saison 3

Alors que 2017 et 2018 ont été riches en adaptations d’œuvres littéraires de science-fiction pour le grand écran, il semblerait que cette tendance s’atténue en 2019. Fatigue du public ? Manque d’inspiration ? Toujours est-il que les studios se tournent désormais vers l’adaptation d’un autre type d’œuvres : les jeux vidéo. Découvrez une nouvelle fois notre tour d’horizon de ce qui se prépare dans les salles obscuresi.

Sonic the Hedgehog

Tiré de la longue suite de jeux vidéo du même nom, ce film d’animation sera réalisé par Jeff Fowler. Ce dernier s’est déjà illustré dans le genre par l’adaptation du livre pour enfant de Maurice Sendak : « Where the wild things are » (pauvrement traduit en français par : « Max et les Maximonstres »). Comme dans le jeu, Sonic, le hérisson bleu ultra rapide et ses amis devront faire face aux machinations du terrible docteur Robotnik (Dr Eggman en version originale). C’est Jim Carrey qui devrait prêter sa voix au terrible moustachu. Sortie prévue en juillet 2019.

Minecraft

Si, si… vous avez bien lu, le numéro un des jeux vidéo dit « bac à sable » aura son propre film sur grand écran. Si aucune information quant au scénario n’a encore fuité (certaines mauvaises langues disent que les scénaristes sont encore en train de chercher), on connaît malgré tout sa date de sortie américaine : le 24 mai 2019.

S’agit-il d’un hasard si deux jeux vidéo à succès ont droit à leur adaptation en 2019 ? Et ce, après que l’adaptation improbable du jeu « Rampage » ait rapporté près de 150 millions de dollars au box office, pour un investissement de 17 millions, en 2018 ? Il semblerait que non. Pour preuve, les achats effrénés des droits d’adaptation par certains studios, et la remise sur le métier de projets qu’on croyait abandonnés.

Super Mario Bros

Après l’échec cuisant de 1993, on pensait ne plus jamais revoir le plombier moustachu au cinéma. Et pourtant, on a appris en février 2018 que Nintendo s’était associé au studio d’animation Illumination, créateur de « Moi, moche et méchant », et plus récemment des « Minions », pour la mise en chantier de ce projet. Pas de date de sortie connue, mais l’espoir de beaucoup de fans.

Splinter Cell

L’adaptation pour le cinéma de la saga de jeux d’infiltration « Splinter Cell », créée par l’auteur de romans d’espionnage Tom Clancy, avait été annoncée par Ubisoft Entertainment dans la foulée de celle « d’Assassin’s Creed » en 2012. Le projet ne semblait pas avoir beaucoup avancé, mais on a récemment appris de la bouche de l’un des producteurs que le scénario est terminé et qu’il devrait prochainement être envoyé à Tom Hardy, qui jouera le rôle principal de Sam Fischer.

Tetris

Non, ce n’est pas une blague, et non, il ne s’agira pas d’une heure et demie de blocs colorés apparaissant et disparaissant. Si peu d’informations ont fuité concernant ce projet, l’un des producteurs a annoncé vouloir faire un « gros film de science-fiction », et qu’il était parti de l’idée de « mettre de l’ordre là où règne le chaos ». Pas de date de sortie annoncée.

Les bruissements au coin du net

Ça avait été la grande nouvelle de 2018. Après Blade Runner, Denis Villeneuve allait s’attaquer au monument de Franck Herbert, « Dune ». Les informations étant distillées au compte-goutte, on a appris qu’il s’agira d’un film en deux parties, et que le rôle de Paul Atreides devrait être confié à Timothée Chalamet, connu entre autres pour sa participation au film « Call me by your name ». Les dates de sorties oscillent entre 2019 et 2021.

Neil Boomkamp, réalisateur de « Distict 9 » et « Elysium », a annoncé s’être lancé dans un remake de « Robocop ». Le cyberflic devrait donc revenir pour combatte le crime dans la ville de Détroit. Pas de dates de sorties annoncées.

Enfin, la Warner serait en train de préparer une nouvelle adaptation du roman de Jack Finney, « L’invasion des profanateurs de tombes ».

i Pour en savoir plus sur les autres projets d’adaptations de jeux vidéo au cinéma, une liste peut être trouvée sur : http://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18671380.html

30 ans de l’AMDA – les photos

Exposition John Howe à Fribourg

Que la Comté romande se réjouisse : le musée Gutenberg de Fribourg accueille John Howe et ses illustrations. Le musée suisse des arts graphiques s’ouvre aux dragons, hobbits, elfes et autres magiciens du célèbre dessinateur canadien, depuis longtemps domicilié en Terres, non du Milieu, mais bien neuchâteloises.

En lien avec le festival BDmania, l’exposition d’Un monde à l’autre présente près de 40 oeuvre, dont une moitié inédites. Elle se tient jusqu’au 25 novembre 2018. Conférence publique à la salle communale de Belfaux le samedi 3 novembre à 18h, dans le cadre du festival de bande dessinée.

http://www.gutenbergmuseum.ch

Fêtons les 30 ans le 27 octobre !

(c) Exem

LES AMIS DE LA MAISON D ‘AILLEURS ONT 30 ANS !
Samedi 27 octobre 2018, Yverdon­-les­-Bains

Rappelez­-vous le 27 octobre 1988 ; réjouissez­-vous du 27 octobre 2018 ! Voilà 30 ans que l’association des Amis de la Maison d’Ailleurs voyage en orbite autour du musée de la science­-fiction. Anciens et nouveaux membres, simples visiteurs et passionnés, venez vous retrouver autour d’une journée de fête, placée dans le cadre du finissage de l’exposition Je suis ton père !

Programme :

15h00 : Visite guidée improvisée, par la Compagnie du Cachot
(Maison d’Ailleurs) Sur réservation : mediation@ailleurs.ch

15h00 : Contes pour enfants, par L’Oreille qui parle (Les caves du Château)

16h30 : Table ronde: 30 ans d’AMDA (Les caves du Château)

18h00 : Apéro et gâteau d’anniversaire (Les caves du Château)

19h30 : Projection du film Dernier train pour Busan, en partenariat avec le NIFFF (Les caves du Château)

L’AMDA soutien un Romand en podcast !

En marge des festivités liées à son 30ème anniversaire, l’AMDA a choisi de subventionner l’enregistrement audio d’un podcast suisse. Et de faire connaître la nouvelle d’un auteur du cru par la même occasion. Le dévolu, et en partie le hasard également, s’est porté sur la nouvelle « L’Aiguillon de l’amour », de François Rouiller, paru dans le recueil des Imaginales de 2017. Une façon pour l’association de mettre en évidence un des auteurs suisses les plus en vue – et talentueux – du moment, notamment suite à la sortie de Métaquine.

Alors, branchez vos oreilles, ça se passe sur le site de Coliopod, animé par Cédric Jeanneret, lu par Stefan Platteau et disponible en téléchargement gratuit pour tout le monde !